Jean-Marc Foussat | |||||||||||
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les diapos qui tournent |
VCS III & AKS |
Histoire des « diapos qui tournent »
En 1973 ou 74, pendant les vacances, en Corse, je rencontrais grace à l’intermédiaire de Claude Durand un ami lapidaire et précieux, un tout nouveau centralien (autant qu’il m’en souvienne) Michel O’ Connors. Celui-ci me parla, entre autre chose, de la polarisation de la lumière et de la possibilité d’une machine permettant d’en contrôler les effets. Et il me fit, une fois revenu sur le continent, chez lui, une démonstration à la main des effets produits devant mes yeux ravis. Sitôt rentré à la maison, après avoir modifié le pas encore vieux projecteur « Prestinox » de mes parents je fabriquais un premier prototype de machine en contreplaqué , avec un petit moteur, un variateur de vitesse et un inverseur de rotation actionnant un joint en bakélite récupéré dans les outils paternels sur lequel était scotché un filtre polarisant. Oh, merveille !
Avec les copains nous avons alors passé des heures autour de la table de la salle à manger couverte de tous les bouts de plastiques, cellophanes, « Scotch », etc. à étirer, couper, coller et composer des centaines — si ce n’est des milliers — d’images 24/36 aussitôt sélectionnées, choisies, mises sous cache et conservées précieusement.
Un peu plus tard, grace au voisin d’en face Francis Meunier, qui revenait du Chili et travaillait à ce moment là au laboratoire de Physique du froid du CNRS, le prototype en contreplaqué fut remplacé par une machine plus sérieuse, en aluminium avec un moteur plus performant qui « tourne » toujours.
Ce système, la « machine à diapos qui tournent » couplée à un projecteur de diapositives fut utilisé dans divers crypto-concerts par les groupes de l’époque, « les Carottes sont cuites », « Mandragore », « Kardynal Sarçenne Poilutte, Poilutte » (dont on peut entendre quelques bribes sonores dans mon second disque “Nouvelles”) et autres…
Cependant, cet équipement n’était pas satisfaisant. Il était bon pour se faire plaisir à la maison, pas pour jouer. En effet si chaque « diapo » avait été soigneusement choisie, se posait le problème de leur succession dans le temps ainsi que celui de la coupure entre chacune d’entre-elles. Un système de « fondu-enchainé » était hors de portée financière et le projet en resta là.
Pendant longtemps, je montrais « les Diapos qui tournent » à mes amis — ceux que je voulais un peu épater — sans parvenir à trouver la solution qui s’imposa récemment : changer de support, ne plus utiliser de diapos ni de projecteur à diapos mais se servir de la machine à faire tourner le filtre couplée avec un « rétro-projecteur » et se servir de toute la surface de projection, recouverte d’un grand filtre pour fabriquer l’image. Alors cette image peut être modifiée en temps réel et en quelque sorte improvisée exactement comme la musique que je joue depuis bien longtemps. Le rêve !
C’est cette nouvelle « machine » qui est utilisée aujourd’hui dans le groupe « Mezza Voce ».
Jean-Marc Foussat